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vendredi 18 septembre 2009

Haro sur les mauvaises traductions !

De très bons traducteurs ont pris de mauvaises habitudes sous l’influence de leurs aînés. Nombreux sont ceux qui traduisent d’office to exchange experiences par échanger des données d’expérience. J’avoue que je le faisais moi-même, jusqu’à ce qu’un anglophone se plaigne de cette traduction : « On a traduit experiences par données d’expérience, c’est-à-dire experience data. Or il s’agit rarement de données. » Il avait parfaitement raison. La retraduction en anglais le met en évidence. C’est pourquoi la dernière édition du guide propose, entre autres, échanger des informations sur l’expérience acquise.

Plus généralement, on devrait souvent se demander : « Retraduit en anglais, cela donnerait quoi ? La même chose ? Mais si la rétrotraduction est différente, l’auteur serait-il heureux d’une telle modification de son texte ? »

Une autre traduction qui m’horripile, c’est plaidoyer pour rendre advocacy, dans des expressions telles que le plaidoyer en faveur de la vaccination. Elle est le fait de traducteurs médiocres, mais est néanmoins répandue dans certaines organisations internationales.

Terminons par encourir des risques ou des frais. En français, on encourt une amende ou une autre peine. En revanche, on court un risque et on expose des frais. Malheureusement, ce usage fautif tend à se répandre et je le retrouve dans la biographie de Céline : « Cet éloge est celui de la raison, du courage de l’esprit face à l’inconnu qui sait les risques qu’encoure celui ou celle qui rompt avec la pensée conforme, aveugle. » Non, vous ne vous trompez pas : il y a de surcroît une faute d’orthographe, car rien ne justifie la conjugaison du verbe en question au subjonctif.

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