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lundi 16 novembre 2009

La présomption de culpabilité

Les journalistes anglo-saxons veillent toujours soigneusement à ne pas affirmer qu’une personne soupçonnée ou inculpée a commis les faits qu’on lui impute. A cet effet, ils emploient des adjectifs tels qu’alleged ou un synonyme pour se distancier des accusations de la police ou du procureur. Un récent titre du New York Times en témoigne : « Accused 9/11 Mastermind to Face Civilian Trial in N.Y. »

En France, il en va en principe de même car les prévenus ou accusés bénéficient de la présomption d’innocence. Du reste, Nicolas Sarkozy a été vivement critiqué lorsqu’il a déclaré à la télévision, à propos de l’affaire Clearstream : « deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel. »

Quel mot les journalistes français utilisent-ils au lieu de l’alleged anglais ? Ecoutez les médias et vous entendrez constamment des phrases telles que « L’assassin présumé de la jeune femme sera jugé demain par la cour d’assises de Lyon ». Ce faisant, ils présument la culpabilité sans sembler s’en rendre compte.

Or le français ne manque pas de termes et de tournures qui permettent de ne pas reprendre à son compte une opinion d’autrui, à commencer par le conditionnel.

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