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vendredi 27 décembre 2013

Réécrire Proust

La première phrase d’A l’ombre des jeunes filles en fleurs compte pas moins de quatre-vingt-dix-huit mots. Franchement, au risque de passer pour un béotien, je trouve cela illisible.

Voici la phrase en question :

Ma mère, quand il fut question d'avoir pour la première fois M. de Norpois à dîner, ayant exprimé le regret que le professeur Cottard fût en voyage et qu'elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l'un et l'autre eussent sans doute intéressé l'ancien ambassadeur, mon père répondit qu'un convive éminent, un savant illustre, comme Cottard, ne pouvait jamais mal faire dans un dîner, mais que Swann, avec son ostentation, avec sa manière de crier sur les toits ses moindres relations, était un vulgaire esbroufeur que le marquis de Norpois eût sans doute trouvé, selon son expression, "puant".

Je propose de rééditer Proust dans une version lisible. Pour commencer, je diviserais la première période en trois phrases, dont la première serait la suivante :

Quand il fut question d’avoir pour la première fois M. de Norpois à dîner, ma mère avait exprimé le regret que le professeur Cottard fût en voyage et qu’elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l’un et l’autre eussent sans doute intéressé l’ancien ambassadeur.


J’attends les offres des éditeurs.

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