La première phrase d’A l’ombre des jeunes filles en fleurs
compte pas moins de quatre-vingt-dix-huit mots. Franchement, au risque de
passer pour un béotien, je trouve cela illisible.
Voici la phrase en question :
Ma mère, quand il fut question d'avoir pour la première fois
M. de Norpois à dîner, ayant exprimé le regret que le professeur Cottard fût en
voyage et qu'elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l'un et
l'autre eussent sans doute intéressé l'ancien ambassadeur, mon père répondit
qu'un convive éminent, un savant illustre, comme Cottard, ne pouvait jamais mal
faire dans un dîner, mais que Swann, avec son ostentation, avec sa manière de
crier sur les toits ses moindres relations, était un vulgaire esbroufeur que le
marquis de Norpois eût sans doute trouvé, selon son expression,
"puant".
Je propose de rééditer Proust dans une version lisible. Pour
commencer, je diviserais la première période en trois phrases, dont la première
serait la suivante :
Quand il fut question d’avoir pour la première fois M. de
Norpois à dîner, ma mère avait exprimé le regret que le professeur Cottard fût
en voyage et qu’elle-même eût entièrement cessé de fréquenter Swann, car l’un
et l’autre eussent sans doute intéressé l’ancien ambassadeur.
J’attends les offres des éditeurs.
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