En vedette

lundi 5 juillet 2010

Solar, par Ian McEwan, Jonathan Cape, 2010, couverture rigide, 18,99 livres sterling

Le présent billet est la version française d'un article de Jacquie Bridonneau qui a été publié il y a quelques jours.

“Solar” est un récit dont le narrateur est Michael Beard, lauréat du Prix Nobel de physique pour avoir conçu une théorie brillante, appelée « conflation », qui a modifié l'interprétation d'une partie de l’œuvre d'Einstein et, en conséquence, la compréhension de l'interaction entre la matière et le rayonnement électronique. Mais, avant que vous ne cessiez de lire ce billet parce que, comme moi, vous n'avez jamais rien compris de ce que vous racontait votre professeur de physique et que cela ne vous a nullement handicapé jusqu'à présent, je tiens à préciser que ce qui précède ne fait que donner des informations générales sur le personnage principal qui, depuis qu'il a eu une idée de génie quand il était un jeune chercheur, n'a jamais rien fait d'autre et s'est contenté de vivre sur sa réputation. Nous voyons le monde du point de vue de Michael Beard et obtenons des bribes d'informations sur sa "conflation" et sur la façon dont cette théorie permettra de sauver le monde grâce à l'utilisation d'une énergie bon marché obtenue au moyen d'un procédé de photosynthèse artificielle, mais tout cela est facile à comprendre.

Michael Beard est un homme de petite taille, gros, assez âgé et presque chauve mais, pour une raison étrange, il suscite l'intérêt des femmes. C'est en effet bien étrange car il est égoïste, égocentrique et tout à fait méprisable, mais il le sait et ne fait rien pour changer. Il consomme du vin, des femmes et des aliments sans mesure, en ne recherchant que la satisfaction à court terme. Il a en effet été marié cinq fois et a deux liaisons principales au cours du récit, avec deux femmes qui pensent qu'elles deviendront sa sixième épouse, alors qu'il est toujours amoureux de sa cinquième femme, qui a eu l'audace de le quitter et, à la fin du livre, il a une fille de trois ans, son premier et dernier enfant.

Enormément d'événements se produisent pendant la période de neuf années que couvre ce livre, qui comporte trois parties correspondant aux années 2000, 2005 et 2009 ; et certaines d'entre elles sont très drôles. Pourtout, lorsqu'on arrive à la fin du livre, tout semble s'être passé dans la tête de Michael Beard et on a l'impression que son voyage dans l'Arctique, le "Centre" dans lequel il travaille, con collègue physicien Aldous, qui a d'ailleurs une liaison avec la femme de Michael, et meurt à la suite d'un accident bizarre, que tout cela n'est qu'une sorte de décor, qui défile rapidement, tandis que Michael continue à faire avancer le récit et l'intrigue dans sa tête.

Il y a donc une mort dans ce récit, même si elle est accidentelle, mais Michael, qui a assisté à cette mort, s'arrange pour faire accuser l'autre amant de sa femme, un entrepreneur qui avait réalisé des travaux sur la maison de Michael, et il se retrouve en prison pour meurtre. Il fait une réapparition à la fin pour tourmenter Michael, mais pas pour la raison que le lecteur et Michael imaginent. Il y a donc une justice dans ce livre mais elle est surprenante : le bien triomphe du mal, mais le mal se défend farouchement en la personne de Michael Beard.

Faut-il recommander ce livre ? Assurément. Comme c'était le premier livre de Ian McEwan que je lisais, je n'en attendais rien de particulier. C'est très bien écrit, parfois satirique, et il y a divers rebondissements inattendus. Et je suis parvenue à comprendre les éléments de physique qui y étaient exposés. Mes professeurs de lycée peuvent donc être fiers de moi.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    savez-vous quand ce livre va sortir en France ? Et qui va le traduire ?

    merci,

    benoit Bart

    RépondreSupprimer