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vendredi 2 octobre 2009

La Société de confiance, Alain Peyrefitte, Odile Jacob

Comme je m’intéresse à la Chine, j’ai lu l’ouvrage d’Alain Peyrefitte Quand la Chine s’éveillera... le monde tremblera. Outre l’intérêt intrinsèque de ce livre, j’ai été frappé par la qualité de l’écriture. Pour une fois, me suis-je dit, un académicien montre l’exemple.

C’est ce qui m’a incité à entamer la lecture de La Société de confiance. Etant donné que ce livre relève des sciences humaines, j’ai pensé qu’il serait instructif tant pour le lexicographe que pour le traducteur.

Vous avez sans doute remarqué que beaucoup de traducteurs abusent de l’infinitif employé comme un substantif. Cela s’explique en grande partie par la paresse. Prenons la phrase :

Understanding this issue will promote effective measures.

Pourquoi se casser la tête ? Le tâcheron de la traduction traduit cette phrase comme suit :

Comprendre cette question favorisera la prise de mesures efficaces.

Or le verbe à l’infinitif ne peut être utilisé comme sujet que s’il est mis en équivalence avec un autre infinitif.

Dans l’introduction, Peyrefitte nous le rappelle :

Poser ces questions, c’est chercher à opérer une véritable révolution copernicienne dans l’étude du développement.

Le style, c’est aussi le recours à des métaphores naturelles et originales. A l’heure où nombreux sont les traducteurs qui évitent les expressions qui ne sont pas solidement attestées sur le Web, Peyrefitte en invente une qui vous n’y retrouverez pas :

Il faut sortir de son village, ne plus seulement lire l’heure à son clocher, aller « chercher fortune ».

(à suivre)

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