C’est l’un de mes dadas, mais je constate que les traducteurs qui connaissent et comprennent la règle applicable sont également les professionnels les plus accomplis.
On met une virgule devant une relative purement explicative et on l’omet devant une relative dite déterminative, c’est-à-dire qui permet d’identifier la chose ou la personne dont il s’agit.
J’entends déjà un contradicteur : « Oh ! vous m’énervez avec votre règle de la virgule ! Laissez les gens écrire comme ils l’entendent ! »
Certes, dans bien des cas, cela n’a effectivement pas d’importance, car le contexte permet de saisir le sens, mais si l’auteur a recours à la virgule de façon aléatoire, au jugé, au petit bonheur la chance, lorsque cela compte le lecteur a du mal à interpréter l’intention du rédacteur.
Ainsi, comment comprendre la phrase suivante, tirée de Tout savoir sur la Bourse, de Didier Vitrac :
Dans cette optique, il sera notamment conseillé d’investir en OPCVM obligataires dont la vocation est de distribuer des revenus.
Cela signifie-t-il que la vocation de certains OPCVM obligataires est de distribuer des revenus et que ce sont ceux-là qu’il faut choisir (omettre la virgule, car ce sont les-OPCVM-obligataires-dont-la-vocation-est-de-distribuer-des-revenus dont il s’agit) ou que la vocation de tous les OPCVM obligataires est de distribuer des revenus (insérer une virgule, car la relative n'est qu'une parenthèse, une explication pour les nuls) ?
Comme cet auteur bafoue constamment la règle de la virgule, la phrase est ambiguë. En fait, en toute rigueur, l’auteur écrit autre chose que ce qu’il veut dire. Bien entendu, les spécialistes de la finance comprennent, mais cet ouvrage est destiné à des profanes.
On va me dire : "A quoi cela sert-il si le lecteur ne connaît pas la règle ?" Tout d'abord, ce dernier peut la comprendre intuitivement. Ensuite, il y a de bonnes chances pour que ceux qui jugent le travail des traducteurs la connaissent.
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