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vendredi 3 juin 2011

L'expression anglaise de la semaine : French fries

Le présent billet est la traduction d'un article rédigé en anglais par Jonathan Golberg et publié il y a quelques jours sur ce blog.


L'équivalent anglais du mot français "frites" est French fries aux Etats-Unis et chips au Royaume-Uni. (Les établissements qui vendent des fish and chips [poisson et frites] sont nombreux en Grande-Bretagne.)

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(Dans ces deux pays, l'expression potato chips désigne de fines tranches de pomme de terre frites, vendues en sachets, bien qu'en Grande-Bretagne on les appelle aussi crisps ou, plus rarement, potato crisps.)


Selon certains, le mot "frites" provient de Belgique et l'appellation French fries s'explique parce que les pommes de terre sont frenched c'est-à-dire coupées finement. Cependant, Thomas Jefferson, l'un des fondateurs des Etats-Unis, appelaient les frites “potatoes fried in the French manner” (pommes de terre frites à la française).

Frites and politique

Lorsque les Etats-Unis, sous la présidence de George W. Bush, ont envahi l'Irak en mars 2003, la France, alors présidée par Jacques Chirac, a manifesté son hostilité à cette intervention.

Cette attitude a engendré des réactions négatives à l'égard de la France dans certains milieux favorables à Bush aux Etats-Unis. Il a ainsi été proposé de remplacer l'expression French fries par freedom fries (ou liberty fries). A la chambre des Représentants, à Washington, le président républicain de la commission chargée de surveiller le restaurant de cette chambre a déclaré que toutes les mentions French fries et French toast sur la carte du restaurant devaient être supprimées. Ce représentant s'est dit mécontent de constater que la France “continuait de refuser de se tenir aux côtés de son allié américain." Le mouvement en faveur du changement de dénomination des frites n'a pas duré longtemps.


Actuellement, les Etats-Unis et la France participent à des opérations militaires en Libye, dans lesquelles la France joue un rôle de premier plan, tandis que les Etats-Unis se tiennent en retrait.

Le 10 avril 2011, le New York Times a publié un article intitulé In Libya an Odd-Couple Alliance. ("Les personnes qui ont des opinions différentes mais s'associent pour atteindre un but commun sont parfois appelés en anglais strange bedfellows. Cette expression provient de La tempête, de Shakespeare, pièce dans laquelle Trinculo, qui s'abrite aux côtés d'un monstre endormi, dit : “Misery acquaints a man with strange bedfellows.”" [L'adversité amène à se rapprocher d'étranges compagnons de lit.])

Cet article conclut comme suit :

“… ces deux hommes font mentir les idées toutes faites :  les Européens s'émerveillent devant un président des Etats-Unis qui freine des quatre fers quand on veut le faire participer à un conflit et les Américains, qui se souviennent de l'Irak, n'en reviennent pas d'être confrontés à un va-t-en-guerre français. Les French fries méritent-elles d'être appelées freedom fries tout compte fait? En 2006, est sorti sur les écrans un documentaire dont le titre était Freedom Fries and other Stupidity We’ll Have to Explain to our Children (Les Freedom fries et autres stupidités que nous devrons expliquer à nos enfants).




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