En vedette

samedi 12 juin 2010

Promets-moi, de Harlan Coben

Je ne dirai pas qui a traduit ce roman, car cela serait de la divulgation méchante. La traduction n'est pas vraiment mauvaise, mais on a l'impression que la traductrice s'est dit que, compte tenu de la rémunération offerte, elle avait accompli un effort suffisant.

On remarque les erreurs classiques relatives aux termes juridiques. Jurisdiction est traduit par juridiction.

Les traits d'humour sont traduits littéralement et deviennent incompréhensibles, évidemment.

Des réalités américaines sont reproduites telles quelles, de sorte que le lecteur est largué. Quel francophone sait ce qu'est la NPR ?

En revanche, la traductrice n'ignore pas qu'on appelle le quartier de New York Queens et non le Queens.

Tout le monde sait que les traducteurs littéraires sont mal rémunérés, ce qui est véritablement un scandale car ils devraient être au moins aussi bien payés que les autres, dans la mesure où ils sont confrontés à des difficultés qui exigent souvent une réflexion approfondie.

Pour ce qui est du livre lui-même, je suis sévère : personnages caricaturaux, souvent grotesques, violence gratuite, héros trop parfait, invraisemblance des rebondissements, vulgarité, situations glauques, intrigue dépourvue d'intérêt réel, dénouement qui semble improvisé et laisse sur sa faim.

La gestion du temps est piètre : aux deux tiers du roman, on apprend avec stupéfaction que seulement 48 heures se sont écoulées, alors que d'inombrables péripéties ont eu lieu.

Surtout, un roman policier est centré sur une victime. Or, ici, la victime présumée n'est pas vraiment une victime et l'on ne découvre qu'à la fin qui est la vraie victime, dont le lecteur et l'auteur se moquent du reste éperdument.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire