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vendredi 20 mai 2011

Les mots anglais de la semaine : “fascinator” évoque la fascination qu’inspire une mode fabuleuse ou effrayante et “bouffant” suggère un moyen de passer pour une bouffonne

Le présent billet est la version française d'un article rédigé en anglais par Jonathan Goldberg et publié il y a quelques jours sur ce blog.


Lors du mariage du Prince William et de Katherine, les femmes qui portaient des fascinator hats ont suscité beaucoup d'attention.

Le verbe to fascinate a commencé à faire partie du lexique anglais dans les années 1590s et signifiait alors "ensorceler" ou "enchanter". Il provenait du moyen français "fasciner" (XIVe siècle) et, en remontant plus haut, du latin fascinatus, participe passé de fascinare.

Selon le Merriam-Webster Dictionary, le mot fascinator a été utilisé pour la première fois en 1750, pour désigner un léger foulard pour dame, souvent en points de crochet ou en dentelle.

Vintage Knitting Crochet PATTERN Fascinator Head Scarf - 1


Cependant, les chapeaux sont devenus de plus en plus extravagants :


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Royal Ascot
Royal Ascot


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"Modiste" se dit en anglais milliner, mot qui provient du nom de la ville italienne de Milan, où les meilleurs chapeaux étaient fabriqués au XVIIIe siècle.

La tradition des catherinettes

La fête des catherinettes est l'occasion pour les créateurs de mode de rendre hommage aux modistes et à leur sainte patronne, Catherine d'Alexandrie. Sainte Catherine, qui était au XIXe siècle la patronne des jeunes femmes célibataires, fut adoptée par la suite comme protectrice par les modistes, parce que de nombreuses jeunes femmes avaient pour profession de confectionner des chapeaux. A la Sainte-Catherine, le 25 novembre, les maisons de couture parisiennes organisaient des fêtes à l'occasion desquelles les catherinettes portaient des chapeaux compliqués, dans lesquels dominaient les couleurs de la sainte, le jaune et le vert, qui symbolisaient la foi et la connaissance.

Fascinators et bouffants

Les fascinators remonteraient au moins au début des années 1960s, époque où les femmes les accrochaient au sommet de coiffures bouffantes. 

Le bouffant (du français "bouffer", dans le sens de "gonfler") est une coiffure caractérisée par sa hauteur et sa largeur, obtenues par crêpage. Il aurait été créé par Marie-Antoinette, qui avait des cheveux très fins et voulait donner l'impression qu'ils avaient beaucoup plus de volume qu'en réalité.


Marie-Antoinette

Ce type de coiffure a commencé à avoir du succès dans les années 1960.


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[Le mot buffoon, l'équivalent anglais du français "bouffon", a la même origine que bouffant.]


On parle aussi de bouffant skirt (jupe bouffante).



Les jupes bouffantes étaient à la mode dans les années 1950. Les femmes les portaient avec plusieurs jupons, qui leur donnaient du volume. Au XIXe siècle, un type de bouffant skirt, le tutu faisait partie du costume des ballerines. Les tutus à jupons multiples descendaient bien au-dessous du genou dans les années 1870. Edgar Degas les a représentés dans un grand nombre de dessins, peintures et sculptures qui ont immortalisé la ballerine. Aujourd'hui, on les appelle tutus en anglais également. De nos jours, les jupes bouffantes sont généralement portées lors des bals de fin d'année et des quinceañeras, ces fêtes qui célèbrent le quinzième anniversaire des jeunes filles chez les hispaniques.

Degas
Ballerine rose par Edgar Degas



Bouffant cap: Une charlotte, c'est-à-dire une coiffure en plastique généralement portée dans un laboratoire.



Note : Pour terminer par une observation littéraire en mentionnant un homme après avoir examiné toutes sortes de modes féminines, levons notre chapeau à Lewis Carroll, l'auteur d'Alice au pays des merveilles, dont l'un des personnages principaux est le chapelier fou.



New York Times, 6 mai 2011


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