Le présent billet est la version française d'un article rédigé par Jacquie Bridonneau.
Je viens de rentrer chez moi après avoir passé l'après-midi à la foire annuelle de Conches-en-Ouche, qui a lieu le deuxième week-end de septembre, en l'honneur de saint Cyprien, le saint patron de notre petite ville, située au coeur de la Normandie (en fait, personne ne serait en mesure de vous donner la moindre information sur ce saint homme !) Cependant, comme cela se passe le plus souvent dans les foires de la plupart des villes, nous avons eu droit à diverses manifestations annuelles, dont le vernissage d'une exposition d'oeuvres d'art (oui, un grand nombre d'artistes doués résident chez nous), un concert de cors de chasse dans notre belle église, ce qui nous a permis d'admirer les habits rouges traditionnels des joueurs de cor, une parade avec des chars construits par différentes associations de notre petite ville de 5 000 habitants, un défilé de musiciens, des clowns, des confetti et la manifestation principale pour tous les petits enfants venus de kilomètres à la ronde, une véritable foire, avec des manèges, des jeux, de la barbe à papa, des pommes d'amour et bien d'autres choses attrayantes.
Le temps était splendide et il y avait un monde fou. Manège avec tasses tournantes, auto tamponneuses, jeu de pêche de poissons et de grenouilles en plastique, manèges classiques, balançoires et petites montagnes russes, pour ne mentionner que quelques-uns des engins qui obligent les parents à dépenser de l'argent tout en gardant le sourire. Ce petit sacrifice est peu de chose si l'on songe aux photos et aux souvenirs que l'on conservera ! Il est toujours difficile de partir, car il faut vaincre la résistance bien compréhensible des gosses, mais cela montre bien que la foire a été un succès, n'est-ce pas ?
Notre petite ville de Conches n'est pas assez importante pour avoir ce qui pour moi donne son cachet tout particulier à une foire : oui, vous avez certainement remarqué que je n'ai pas mentionné de grande roue. Belle et lente, tournant majestueusement, offrant des vues toujours différentes sans donner le vertige, il s'agit de mon engin favori et en fait le seul que mes enfants aient jamais été capables de me convaincre de les y accompagner quand ils étaient petits. En outre, cela s'appelle en anglais "Ferris wheel" et porte donc dans cette langue le nom d'une personne réelle, ce qui est rare. Cette "roue de Ferris" que j'aime tant a-t-elle été inventée par M. ou Mme Ferris ?
Oui, selon la même logique qui nous permet de savoir que Christophe Colomb a découvert l'Amérique, George Washington Gale Ferris, un ingénieur, a bien inventé la roue qui porte son nom en anglais, et en fait à une époque relativement récente. La première grande roue fut commandée par l'Etat d'Illinois, pour la "World’s Colombian Exposition" (Exposition mondiale Christophe Colomb), qui fut organisée à Chicago en 1893, pour célébrer le 400e anniversaire de la découverte de l'Amérique par Colomb. Cela permit aussi aux Américains d'essayer de damer le pion à la France, dont la Tour Eiffel, construite pour l'Exposition de Paris en 1889, avait beaucoup de succès.
Cette première grande roue coûta près de 400 000 dollars, avait 80 mètres de haut et fut construite en seulement quatre mois, ce qui est vraiment étonnant pour un engin aussi extraordinaire. (C'était peut-être avant que ce genre d'activités se mettent à progresser à une allure d'escargot sous l'influence des syndicats de la métallurgie et des formalités administratives, mais je m'avance peut-être.) Chaque nacelle pouvait accueillir 60 personnes, et une révolution complète prenait 20 minutes. Cette grande roue fut un grand succès lors de l'Exposition Christophe Colomb de 1893, puisqu'elle rapporta à l'entreprise qui l'avait commandée pas moins de 395 000 dollars de l'ouverture, le 21 juin, à la clôture, le 6 novembre.
Aujourd'hui, la grande roue la plus haute sur le sol des Etats-Unis est la Texas Star, qui culmine à près de 74 mètres de hauteur à la foire du Texas, qui se déroule à Dallas. La “Roue de Paris”, commandée à l'occasion de la célébration de l'an 2000 en France, resta en place à Paris pendant deux ans et est transportable. En effet, elle n'a pas besoin de fondations permanentes et peut être montée en 72 heures et démontée en 60 heures. Je devrais peut-être demander au maire de notre ville de se renseigner sur la possibilité d'en faire le clou de notre foire l'année prochaine.
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