En vedette

samedi 6 février 2010

Slash-and-burn, scorched earth, no holds barred, take no prisoners (français)

Ce billet a été rédigé par Jonathan Goldberg et traduit en français par René Meertens

Lors d’une réunion avec des membres du Parti républicain, le Président Obama a déclaré qu’il avait évité « the kind of slash-and-burn politics that we've become accustomed to ». Selon Wikipedia, l’expression « slash-and-burn » désigne l’abattage d’arbres dans des forêts ou des zones boisées pour créer des champs ou des pâturages, notamment. Barack Obama a manifestement utilisé cette expression dans son sens figuré, mais elle est presque toujours employée dans son sens littéral, qui vient d’être expliqué. Il est difficile de savoir ce qu’il voulait dire exactement ou d’établir un lien entre la pratique agricole qui lui servait de métaphore et les méthodes d’action politique qu’il critiquait implicitement.

On ne peut que supposer qu’il voulait se distancier d’une « scorched-earth policy », définie comme suit par le Collins Cobuild Dictionary, ENGLISH LANGUAGE : « the deliberate burning, destruction, and removal by an army of everything, especially food, shelter and animals, that could be useful to an enemy who might invade the area. » Il s'agit d'une pratique ou politique de la terre brûlée. Cette métaphore semble beaucoup plus appropriée dans ce contexte.

A cet égard, deux autres expressions viennent à l’esprit :

- « no holds barred », expression empruntée à la lutte et définie comme suit par le Cobuild : « no longer following or required to follow any rules [in order] to win. » En d’autres termes toutes les méthodes sont bonnes pour atteindre son but, ou encore la fin justifie les moyens. Le passage suivant est extrait d’un article de journal datant de 1892 : « Wm. Gibbs, the Kansas man, and Dennis Gallacher, of Buffalo, engaged in a wrestling match at the opera house here tonight. Gibbs was strangled into insensibility and may die. The conditions of the match were best two in three falls Greco-Roman style; no holds barred. » Autrement dit : tous les moyens sont permis.

- « take no prisoners ». Selon le McGraw Hill Dictionary of American Idioms and Phrasal Verbs, le sens littéral de cette expression est « to kill the enemy rather than seize the enemy as prisoners. The soldiers' orders were to take no prisoners. » Cependant, cette phrase est utilisée beaucoup plus souvent dans le sens figuré. Voici la définition de ce sens donnée par le McGraw Hill : « to be extremely ruthless with the opposition. The new manager takes no prisoners. He is ruthless and stern. » Selon le Cambridge Dictionary of American idioms, on emploie cette expression pour désigner une personne qui ne se soucie pas de l’avis des autres concernant ses actes ; en d'autres termes, qui agit sans pitié. Elle est utilisée si souvent aux Etats-Unis qu’elle fait partie des clichés éculés.

Le domaine militaire et le champ de bataille sont à l’origine de nombreuses autres métaphores relatives aux conflits, en particulier :

• Tug of war : tir à la corde (sens littéral), rivalité (entre deux camps) (sens figuré)

• War of words : guerre de mots

• Price war : guerre des prix

Citons d’autres usages imagés : attack (attaque), battle (bataille), battleground (champ de bataille), besieged (assiégé), blockade (blocus), bombard (bombarder), bombshell (bombe), ceasefire (cessez-le-feu), crossfire (feu croisé), dud (pétard mouillé), firestorm (tempête [de protestations]), flank (flanc), foxhole (gourbi), front line (première ligne), join the ranks (s’engager), launch (lancer), no-man's land (no man's land), powder keg (poudrière), salvo (salve), time bomb (bombe à retardement), troops (troupes), truce (trêve), under fire (dans la ligne de mire), war zone (zone de guerre), weapons of mass destruction (armes de destruction massive).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire