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dimanche 3 octobre 2010

Say “Cheese” * [français]

Le présent billet est la version française d'un article de Jonathan Goldberg publié hier sur ce blog.

La Semaine britannique du fromage s'est déroulée à Cardiff (pays de Galles), du 25 septembre au 3 octobre 2010.


Un fromage gallois, le “Golden Cenarth” a obtenu le prix le plus prestigieux, le "Supreme Champion Award".


La France est le pays qui, pour la plupart des gens, évoque le plus le fromage. Charles de Gaulle aurait dit « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe plus de 300 sortes de fromage ? ».


On ignore généralement que l'industrie britannique du fromage est très prospère et offre plus de 700 types de fromages. Selon le blog du quotidien britannique The Guardian, les ventes de fromage britannique dépassent maintenant les ventes de fromage français au Royaume-Uni.

Certains fromages britannique ont des noms amusants. C'est notamment le cas du “Stinking Bishop” (Evêque puant).


Fromage Caerphilly non encore parvenu à mâturité (Julia Balbilla/Creative Commons)

Elizabeth Kelly, expert en mets délicats, écrit sur examiner.com : “S'il est indéniable que le Stinking Bishop a une forte odeur, cela n'explique pas la deuxième partie de son nom. De quel évêque s'agit-il ? Pourquoi ne l'a-t-on pas appelé "Cardinal fétide" ou "Pape malodorant" ? Moulé dans des meules enveloppées d'une croûte, ce fromage du Gloucestershire aurait une odeur qui ressemblerait à celle d'une chaussette sale ou d'une serviette de toilette humide. Les ventes de ce fromage augmentèrent de 500 % lorsque ce dernier fut utilisé dans un film d'animation populaire, Wallace and Grommit – The Curse of the Were-Rabbit, pour ressusciter un cadavre.


Vous pouvez voir une interview du fabricant du Stinking Bishop ci-après :

http://www.youtube.com/watch?v=uxSW8_YyXHY&NR=1

Le fromage favori des Britanniques a toujours été et est encore le Cheddar. Il porte le nom des grottes de Cheddar, dans le Somerset (Royaume-Uni), où il était entreposé au XVe siècle.

Pour lire une histoire des fromages britanniques, voir http://www.recipes4us.co.uk/British%20Cheese%20Week.htm

On a dit que le fromage était "l'ascension du lait vers l'immortalité". Le mot anglais "cheese" (fromage) provient du latiin caseus. Selon une légende, le fromage fut découvert, il y a plusieurs milliers d'années, par un marchand itinérant appelé Kanana. Pour entreprendre un long voyage, Kahana plaça du lait dans une outre faite d'un estomac de mouton. Sous l'effet de la chaleur et du ballotement du lait dans l'outre, ainsi que de l'action de la présure contenue dans la paroi interne de l'estomac, la caillebotte se sépara du petit-lait et, quand Kahana s'assit pour prendre son déjeuner, il trouva un délicieux fromage (R. Hendrickson, Encyclopedia of Word and Phrase Origins).

Étymologie et histoire du mot fromage : Ca 1135 fromage (Couronnement de Louis, éd. E. Langlois, 485). Du b. lat. formaticus [caseus] (795 ds Nierm.) « [fromage] moulé dans une forme », dér. de forma « moule, forme à fromage »; cf. forme* au sens de « éclisse dans laquelle on dresse les fromages » et fourme*. Source: http://www.cnrtl.fr/

Une étude sérieuse sur la culture centrée sur le fromage en France, intitulée Le Fromage as Life: French Attitudes and Behavior Toward Cheese, se trouve à l'adresse suivante :  http://www.acrwebsite.org/volumes/display.asp?id=7925

L'auteur de cette étude s'efforce de déterminer si le fromage est une métaphore qui illustre bien la culture française. Il examine également la façon dont les Français conçoivent le fromage.

Deux livres portant sur cette question ont été publiés vers la fin 2009. Le premier, intitulé Mastering Cheese: Lessons for Connoisseurship from a Maître Fromager, par McCaiman & Gibbons (ISBN 0307406482), contient des informations sur la révolution qui a bouleversé la fabrication du fromage artisanal moderne aux Etats-Unis et accorde une place particulière aux artisans fromagers et à leurs produits, ainsi qu'aux fromages célèbres d'Italie, de France, d'Espagne et du Royaume-Uni.

Les francophones liront avec plaisir Mange ! L'imperatif francais, du mythe à la réalité (2800414642), qui traite des fromages dans le contexte de la gastronomie française.


Sur le plan linguistique, voici quelques expressions anglaises qui contiennent le mot cheese :

to be cheesed off : être contrarié, irrité

to cheese it (anglais américain) : faire attention ; décamper (souvent utilisé à l'impératif)

to be like chalk and cheese (anglais britannique) : être entièrement différent

a big cheese : une huile (personne importante ou puissante)

more holes than Swiss cheese : quelque chose d'incomplet ou dont beaucoup d'éléments manquent

to cut the cheese :  euphémisme signifiant souffrir de flatulence

to ride the cheese-wagon (anglais américain) se déplacer dans un autocar scolaire jaune

cheesy : exagéré, inauthentique, de mauvaise qualité

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* "Say cheese" est une expression utilisée par les photographes qui souhaitent que la personne qui pose sourie. En disant "cheese", la plupart des gens donnent l'impression de sourire. En outre, la personne qui dit "cheese" sans raison apparente trouve cela absurde, ce qui peut l'amuser et donc la faire sourire (Wikipedia).

samedi 2 octobre 2010

Say “Cheese” * [anglais]

British Cheese Week has been taking place in Cardiff, Wales between 25th September and 3rd October 2010.


A Welsh cheese “Golden Cenarth” took the ultimate prize – the Supreme Champion Award.


France is the country most people associate with cheese. Charles de Gaulle is quoted as saying: “"No one can bring together a country that has 365 kinds of cheese".


Few people know that the British cheese industry is well developed and offers over 700 types of cheese. According to a blog of the British newspaper, The Guardian, British cheese sales now outstrip the sale of French cheeses in Britain.

Some British cheeses have amusing names, such as “Stinking Bishop”.


Unmatured Caerphilly cheese.(Julia Balbilla/Creative Commons)

Elizabeth Kelly, Gourmet Food Examiner, writes in examiner.com: “While there's no doubt that Stinking Bishop smells strongly, it doesn't completely explain the second part of the name. Why "bishop?" Why not name it Fetid Cardinal or Malodorous Pope instead? Molded into large, rinded wheels, the Gloucestershire cheese is said to have an odor resembling dirty socks and wet towels. The cheese increased in sales by 500% when it was used in a popular animated movie to revive a corpse.” The movie was Wallace and Grommit – The Curse of the Were-Rabbit.


For an interview with the producer of Stinking Bishop, see the videoclip below:

http://www.youtube.com/watch?v=uxSW8_YyXHY&NR=1

Britain's favourite cheese has always been and still is Cheddar. It gets its name from the Cheddar Caves in Somerset, UK where it was first stored in the 15th Century.

For a history of British cheeses, see: http://www.recipes4us.co.uk/British%20Cheese%20Week.htm

Cheese has been described as “milk’s leap to immortality”. The word cheese comes from the Latin caseus. One legend claims that, several thousand years ago, cheese was discovered by a travelling merchant named Kanana. Setting out on a long trip, Kahana put his supply of milk in a pouch made of sheep’s stomach. The heat and shaking of the pouch on the journey, as well as the rennet in the lining of the stomach, caused the curds in the milk to separate from the whey, and when Kahana sat down to eat his lunch, he found delicious cheese. (Encyclopedia of Word and Phrase Origins, R. Hendrickson).

For a serious study of the culture of French cheeses, entitled Le Fromage as Life: French Attitudes and Behavior Toward Cheese, see http://www.acrwebsite.org/volumes/display.asp?id=7925

This study assesses whether cheese might serve as an appropriate metaphor for French culture. It also investigates the structure of French attitudes toward cheese.

Two books on the subject were published towards the end of 2009. One is entitled Mastering Cheese: Lessons for Connoisseurship from a Maître Fromager, by McCaiman & Gibbons, (ISBN 0307406482). The book includes extensive information on the modern artisanal cheese revolution in the United States and prominently features these artisans and their products alongside the famous cheeses of Italy, France, Spain, and the United Kingdom.

For French readers, there is Mange ! L'imperatif francais, du mythe à la réalité (2800414642) which deals with French cheeses within the wider context of the French gastronomic culture.


On a linguistic note, mention should be made of English expressions containing the word ‘cheese’:

to be cheesed off – to be upset, annoyed

to cheese it (American) - to look out; to get away fast (often used in the imperative)

to be like chalk and cheese (British) – to be completely different

a big cheese – an important or powerful person

more holes than Swiss cheese- something that is incomplete or lacks many parts

to cut the cheese" — a euphemism for flatulence.

to ride the cheese-wagon (American) – to be transported to school in a yellow bus

cheesy – overblown, inauthentic, of poor quality, shoddy

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* Say "cheese" is an instruction used by photographers who want their subject to smile. By saying "cheese", most people form their mouths into what appears to be a smile-like shape. Additionally, the absurdity of saying "cheese" for no apparent reason can incite glee in some people. (Wikipedia)

vendredi 1 octobre 2010

Foires de province et grandes roues

Le présent billet est la version française d'un article rédigé par Jacquie Bridonneau.

Je viens de rentrer chez moi après avoir passé l'après-midi à la foire annuelle de Conches-en-Ouche, qui a lieu le deuxième week-end de septembre, en l'honneur de saint Cyprien, le saint patron de notre petite ville, située au coeur de la Normandie (en fait, personne ne serait en mesure de vous donner la moindre information sur ce saint homme !) Cependant, comme cela se passe le plus souvent dans les foires de la plupart des villes, nous avons eu droit à diverses manifestations annuelles, dont le vernissage d'une exposition d'oeuvres d'art (oui, un grand nombre d'artistes doués résident chez nous), un concert de cors de chasse dans notre belle église, ce qui nous a permis d'admirer les habits rouges traditionnels des joueurs de cor, une parade avec des chars construits par différentes associations de notre petite ville de 5 000 habitants, un défilé de musiciens, des clowns, des confetti et la manifestation principale pour tous les petits enfants venus de kilomètres à la ronde, une véritable foire, avec des manèges, des jeux, de la barbe à papa, des pommes d'amour et bien d'autres choses attrayantes.


Le temps était splendide et il y avait un monde fou. Manège avec tasses tournantes, auto tamponneuses, jeu de pêche de poissons et de grenouilles en plastique, manèges classiques, balançoires et petites montagnes russes, pour ne mentionner que quelques-uns des engins qui obligent les parents à dépenser de l'argent tout en gardant le sourire. Ce petit sacrifice est peu de chose si l'on songe aux photos et aux souvenirs que l'on conservera ! Il est toujours difficile de partir, car il faut vaincre la résistance bien compréhensible des gosses, mais cela montre bien que la foire a été un succès, n'est-ce pas ?

Notre petite ville de Conches n'est pas assez importante pour avoir ce qui pour moi donne son cachet tout particulier à une foire : oui, vous avez certainement remarqué que je n'ai pas mentionné de grande roue. Belle et lente, tournant majestueusement, offrant des vues toujours différentes sans donner le vertige, il s'agit de mon engin favori et en fait le seul que mes enfants aient jamais été capables de me convaincre de les y accompagner quand ils étaient petits. En outre, cela s'appelle en anglais "Ferris wheel" et porte donc dans cette langue le nom d'une personne réelle, ce qui est rare. Cette "roue de Ferris" que j'aime tant a-t-elle été inventée par M. ou Mme Ferris ?

Oui, selon la même logique qui nous permet de savoir que Christophe Colomb a découvert l'Amérique, George Washington Gale Ferris, un ingénieur, a bien inventé la roue qui porte son nom en anglais, et en fait à une époque relativement récente. La première grande roue fut commandée par l'Etat d'Illinois, pour la "World’s Colombian Exposition" (Exposition mondiale Christophe Colomb), qui fut organisée à Chicago en 1893, pour célébrer le 400e anniversaire de la découverte de l'Amérique par Colomb. Cela permit aussi aux Américains d'essayer de damer le pion à la France, dont la Tour Eiffel, construite pour l'Exposition de Paris en 1889, avait beaucoup de succès.

Cette première grande roue coûta près de 400 000 dollars, avait 80 mètres de haut et fut construite en seulement quatre mois, ce qui est vraiment étonnant pour un engin aussi extraordinaire. (C'était peut-être avant que ce genre d'activités se mettent à progresser à une allure d'escargot sous l'influence des syndicats de la métallurgie et des formalités administratives, mais je m'avance peut-être.) Chaque nacelle pouvait accueillir 60 personnes, et une révolution complète prenait 20 minutes. Cette grande roue fut un grand succès lors de l'Exposition Christophe Colomb de 1893, puisqu'elle rapporta à l'entreprise qui l'avait commandée pas moins de 395 000 dollars  de l'ouverture, le 21 juin, à la clôture, le 6 novembre.

Aujourd'hui, la grande roue la plus haute sur le sol des Etats-Unis est la Texas Star, qui culmine à près de 74 mètres de hauteur à la foire du Texas, qui se déroule à Dallas. La “Roue de Paris”, commandée à l'occasion de la célébration de l'an 2000 en France, resta en place à Paris pendant deux ans et est transportable. En effet, elle n'a pas besoin de fondations permanentes et peut être montée en 72 heures et démontée en 60 heures. Je devrais peut-être demander au maire de notre ville de se renseigner sur la possibilité d'en faire le clou de notre foire l'année prochaine.