Ce billet a été rédigé par Jacquie Bridonneau et traduit en français par René Meertens.
Pour ceux qui n’ont pas lu la première partie de ce billet, je rappelle que j’ai commencé à rendre compte des verbes à particule omniprésents dans “Too Big to Fail”, d’Andrew Ross Sorkin. Il s’agit d’un livre publié en 2009 par Allen Lane, un éditeur qui dépend de Penguin Books. Tous ceux qui se sont demandé comment les Etats-Unis avaient pu se retrouver aussi rapidement dans une crise financière aussi grave, quelles mesures avaient été prises et par quels acteurs gouvernementaux ou institutionnels trouveront les réponses qu’ils cherchent dans ce livre, qui se lit comme un roman à suspense.
J’aurais dû commencer par le verbe à particule que tous ont aux lèvres depuis le début de cette affaire : to bail out, ou par le substantif bailout. Ce mot est en fait facile à comprendre : il s’agit d’évacuer l’eau d’un bateau à l’aide d’un seau ou d’un récipient quelconque pour éviter que le bateau ne coule. En français, on peut parler d’“écoper” ou de “vider l’eau”, mais il n’existe pas de substantif correspondant, au contraire de l’anglais. Assez curieusement, le mot “bail” désigne aussi le montant nécessaire pour faire sortir quelqu’un de prison avant son procès, c’est-à-dire une caution, mais ce n’est pas de cette acception que provient le verbe à particule.
Voici probablement le meilleur exemple qui se trouve dans l’ouvrage, dans la mesure où les sens figuré et littéral sont combinés : “Why would you try to bail out people whose sole job it is to make money? We just hit the iceberg... the boat is filling with water and the music is still playing. There aren’t enough lifeboats... Someone is going to die.”
En d’autres termes, to save, to rescue, to get them out of trouble.
Traductions françaises possibles : vider, écoper dans le sens littéral, tirer d’affaire, renflouer dans le sens figuré.
Verbe à particule: to gird for
Exemple tiré du livre : “It was late Wednesday, and the Treasury staff was already girding for another all-nighter.”
Girder signifie poutrelle, c’est-à-dire un élément solide qui renforce ce qui se trouve en dessous ou au-dessus. Sans poutrelles, les bâtiments s’effondreraient, de sorte que ce verbe donne une idée de la difficulté de l’action à mener. L’auteur aurait pu écrire simplement que “they were getting ready, or they were preparing themselves for another all night working session”, mais le recours à ce verbe à particule met l’accent sur la difficulté de ce qui les attend. Ce mot est aussi une allusion à l’ancien anglais : les chevaliers et les soldats revêtus d’une armure devaient “gird themselves », c’est-à-dire mettre en place un ceinturon ou un casque avant de livrer bataille.
Traductions françaises possibles : s’apprêter, se préparer
Verbe à particule : to fish around for
Exemple tiré du livre : “ ‘Listen, Jamie just called me fishing around for something,’ Colm Kelleher told John Mack midday as he marched into his office.”
Si vous pêchez au bord d’un lac ou d’un étang, vous ignorez totalement s’il y a des poissons susceptibles de mordre la où vous avez installé votre canne. Vous espérez qu’il y en a mais il peut arriver que vous deviez essayer plusieurs endroits avant que cela ne morde. Par conséquent, quand on “fish around for something”, on essaye de trouver une chose généralement d’intangible telle qu’une idée ou une opinion, sans être certain de la trouver effectivement.
Traductions françaises possibles : chercher, farfouiller.
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