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mardi 23 décembre 2014

Lexicographie : originalité, pertinence et exactitude — le cas du Guide anglais-français de la traduction

Certaines des personnes qui utilisent mon Guide anglais-français de la traduction m’ont aidé à l’enrichir. De telles contributions ne sont cependant utiles que si elles respectent certaines règles, que je vais essayer d’énoncer ci-après.
En premier lieu, tout dictionnaire doit être original, sous peine de ne rien apporter de plus que les autres et, plus grave, d’être la cible d’accusations de plagiat.
Même si un plagiat est involontaire, il n’en demeure pas moins un plagiat. Ainsi, un lexicographe qui dépouillerait des traductions risquerait fort de commettre des plagiats involontaires, puisque les traducteurs utilisent, légitimement, des dictionnaires. Par exemple, le lexicographe qui étudierait des centaines de pages de traductions de textes informatiques plagierait — sans s’en rendre compte s’il est naïf — les principaux dictionnaires informatiques présents sur le marché.
Peu après la parution du « Guide », un collègue m’a montré un lexique anglais-français dans les marges duquel il avait porté un très grand nombre d’annotations. J’exagère à peine en disant qu’il y avait presque autant de notes manuscrites que de texte imprimé. S’il m’avait offert ce lexique, ce dernier ne m’aurait été d’aucune utilité, puisque j’ignorais — et ce collègue sans doute aussi — quelles annotations étaient de son cru.
Autre aspect : la pertinence. Le guide doit rester assez général, sous peine de devenir un ouvrage fourre-tout et peu maniable. Les sens par trop spécialisés doivent donc être écartés, de même que les traductions qui ne peuvent être utilisées que très exceptionnellement.
De plus, comme le contexte joue un grand rôle, il doit être indiqué. Celui qui propose un équivalent qui ne figure pas dans le guide doit préciser le sens dont il relève, par exemple en mentionnant la subdivision de l’article dans laquelle il doit figurer, son domaine d’utilisation, un ou plusieurs cooccurrents et, idéalement, un exemple original traduit.
Enfin — et ceci concerne principalement les expressions — il importe de justifier l’exactitude de l’équivalent proposé, en mentionnant l’ouvrage imprimé où on l’a trouvé. Le renvoi à une page Web convient rarement car presque toutes les formulations, même les plus absurdes, sont « attestées » sur Internet. Cette règle est cependant moins importante, car je peux faire les vérifications nécessaires grâce ma bibliothèque personnelle, qui compte des centaines d’ouvrages de référence.
Si vous êtes disposé à respecter toutes ces règles, vous pouvez me faire parvenir vos trouvailles, à l’adresse guide trait d’union traduction arobase voila point fr.
Et — qui sait ? — si vous avez l’étoffe d’un lexicographe et êtes plutôt jeune, je pourrais vous désigner le moment venu comme mon successeur pour les mises à jour futures du « Guide ».

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