Comme cela a été mentionné dans la première partie de cet article consacré à Rudyard Kipling, ce dernier fut un écrivain prolifique : il écrivit des poèmes et des ouvrages en prose, des oeuvres de fiction et des essais, et des livres destinés tant à des adultes qu'à des enfants.
Très jeune, Kipling se mit à étudier le français. Son père lui fit lire Jules Verne, pour qu'il améliore sa connaissance du français. Il se rendit pour la première fois en France en 1878, et visita avec son père l'Exposition universelle qui se tint cette année-là à Paris. Ce dernier était en effet responsable du pavillon de l'Inde. Le jeune homme, alors âgé de 13 ans, se promena dans les rues de Paris et partit à la recherche de Quasimodo, le personnage de Victor Hugo. A l'exposition, il fut impressionné par un tableau qui représentait la mort de Manon Lescaut.
Il lut plusieurs livres de l'Abbé Prévost, qui lui inspirèrent ultérieurement son roman The Light that Failed, publié en 1890. Un film portant le même titre fut réalisé en 1939.
“Mais pendant toutes ces années, je connaissais mal la France, si ce n'est que je séjournai de temps à autre à Paris. L'automobile changea tout et, année après année, grâce aux automobiles de l'époque, dont les conducteurs étaient des pionniers, comme le sont aujourd'hui les aviateurs, nous explorâmes la France. ("Mais Monsieur, cet engin n'a pas sa place ici. Il va effrayer les chevaux !" C'est ce qu'on me dit dans un vieil hôtel d'Avignon.)
Nous pûmes découvrir, saison après saison, la beauté immense et stupéfiante de la France ; la parcimonie laborieuse de sa population et un peu de leur rugueuse philosophie ; l'excellence de son agriculture, et la prévoyance et l'organisation de sa sylviculture."
Kipling termine sa description de ses séjours en France par ces mots : “Telles sont quelques-unes des raisons pour lesquelles j'adore la France."
En 1918-1919, après la mort de son fils au cours de la Première Guerre mondiale, il fut nommé membre de la commission britannique responsable des cimetières de guerre en France.
Tout cela est relaté par Kipling dans Souvenirs de France, qui fut publié en français par Grasset & Fasquelle. Kipling écrivit aussi France at War on the Frontier of Civilisation, dont le texte intégral est disponible à l'adresse suivante : http://www.fullbooks.com/France-At-War.html. Une traduction en français fut publiée par Berger-Levrault en 1916.
Kipling fut récompensé par le prix Nobel de littérature en 1907. Il fut le premier écrivain de langue anglaise à le recevoir. Lors de la remise du prix, l'éloge des oeuvres de Kipling fut étendue à la littérature anglaise en général :
“En décernant le prix Nobel de littérature à Rudyard Kipling cette année, l'Académie suédoise souhaite rendre hommage à la littérature d'Angleterre, si riche en auteurs fameux, et au plus grand génie du récit que ce pays ait produit à notre époque.”
Le texte complet du discours est disponible à l'adresse suivante : http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/1907/press.html
Kipling à l'âge de 60 ans, in 1926
Divers écrivains furent très influencés par les oeuvres de Kipling. T. S. Eliot, un poète très différent de Kipling, se chargea de publier A Choice of Kipling's Verse (1943), et fit observer que Kipling était capable de composer de temps à autre des poèmes d'une grande beauté "même si c'est un peu par hasard". Les récits de Kipling destinés aux adultes restent eux aussi encore disponibles et des écrivains aussi divers que Poul Anderson, Jorge Luis Borges et George Orwell en dirent le plus grand bien. Ses récits pour enfants restent populaires et la Walt Disney Company a porté à l'écran le Livre de la jungle et d'autres récits de la même série. Percy Grainger a mis en musique plusieurs de ses poèmes. Pour sa part, la BBC diffusa en 1964 une série de courts métrages inspirés de ses récits. Enfin, son poème If a été désigné poème favori de Grande-Bretagne à la suite d'un vote en 1995.
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